En 1205, celui qui s’appelait Giovani di Bernadone est en prière dans la chapelle délabrée de San Damiano à Assise lorsqu’il entend une voix qui l’interpelle depuis le crucifix : « Rebâtis ma maison qui tombe en ruines ». Prenant cet appel au mot, le futur François va rénover non seulement San Damiano mais aussi plusieurs églises des environs. Plus tard, il comprendra mieux sa vocation de rebâtir l’Église du Christ, d’autant que le Pape Innocent III aura un songe dans lequel il voit François d’Assise soutenir la basilique saint Pierre qui menace de s’écrouler. La suite de l’histoire on la connaît : le Poverello d’Assise épousera « Dame Pauvreté », sera à la tête d’un des plus grands ordres religieux de l’Église, et entraînera un mouvement de réforme spirituel d’une grande ampleur dans le monde occidental.
Et si au cours de ce Carême nous faisions nôtre l’appel de saint François ? Reconstruire l’Église du Seigneur ne consistera pas tant à faire quelque chose pour l’Église que concrètement d’être Église. Dans le Credo, nous disons que nous croyons en l’Église une, sainte, catholique et apostolique. Il est temps de vivre ce que nous professons : être des ferments d’unité, et de communion, dans le service aux autres, le don de soi fruits de notre prière fervente et de notre vie fraternelle dans le Christ. C’est en cela que François d’Assise est un modèle à suivre. En fin de compte, notre effort de Carême sera peut-être de faire en sorte que nous soyons fondamentalement ce que nous devons être : le Corps du Christ.
Père Steve
Un commentaire