« Le bon pape Jean » a été élu en 1958. Il avait 77 ans, à l’âge où on a droit à une retraite bien méritée. Mon curé, à l’époque, m’a dit qu’il était en réunion de doyenné quand, avec ses confrères, il a appris la nouvelle. Tous étaient déçus et ont dit que c’était un pape de transition. Après Pie XII, chacun attendait « un grand pape ». 3 mois après son élection, à la surprise générale, Jean XXIII a annoncé l’ouverture d’un concile œcuménique. À son âge, se lancer dans une telle aventure peut paraître insensé. La préparation en a été laborieuse. Et les premières réunions ont été marquées par un vent de contestation. Jean XXIII n’en a vécu que les tout débuts. Quelle confiance en l’Esprit Saint ! On sait aujourd’hui combien ce concile Vatican II a été bénéfique pour l’Église.
Paul VI, dans un tout autre style a poursuivi l’œuvre commencée par son prédécesseur. Avec le souci de l’unité de l’Église et la rigueur théologique qui s’imposait.
J’ai rencontré, très brièvement, Jean Paul II quand il est venu à Paris en 1980. Avec quelques confrères, nous devions lui présenter le travail des conseils presbytéraux des diocèses de la région Ile de France. Il avait beaucoup de retard sur l’horaire prévu. Juste après, il devait rencontrer les jeunes rassemblés au Parc des Princes. Or, dans la voiture qui l’emmenait à ce rassemblement, il aurait pu souffler quelques minutes ou revoir les notes de son intervention. Non, il a pris le temps de prier l’office de vêpres…
Puis, comme administrateur diocésain, j’ai participé à la visite ad limina avec les évêques de plusieurs provinces de France. C’est ainsi que j’ai rencontré Benoît XVI. Il ne m’est pas du tout apparu comme le « panzer cardinal » souvent décrié par les médias français. J’ai découvert un homme très attentif à chacun, sachant écouter, parlant un excellent français. Et quand l’un des évêques lui a parlé du souci pastoral que posaient les catéchumènes en situation matrimoniale irrégulière, Benoit XVI a eu une réponse très ajustée laissant beaucoup de liberté à chaque évêque en faisant confiance à leur sens pastoral.
Et l’année dernière, les prêtres du diocèse ont eu la chance de rencontrer le pape François. Ce qui nous a tous frappés immédiatement, c’est sa simplicité. Et nous avons beaucoup apprécié le temps qu’il nous a accordé pour échanger avec nous alors que le lendemain il partait pour un voyage pastoral de plusieurs jours en Asie du sud-est !
Ce ne sont que quelques anecdotes. Mais elles me paraissent significatives de ce que chaque pape a apporté à l’Église. Ces dernières décennies, nous avons eu de grands papes. Chacun avec ses charismes et ses limites, mais dans une belle continuité. Comment ne pas voir à travers eux le travail de l’Esprit Saint ?
Bel Avent à tous ! Dieu vient nous faire signe en se faisant un Tout-Petit…
Père Daniel Ducasse
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