« Dans l’Église on sert, ou on ne sert à rien ! ». Cette boutade, attribuée à tort ou à raison au bon saint pape Jean XXIII, met en exergue l’esprit de service qui doit caractériser l’ensemble de l’Église. Ce qu’il importe de comprendre ici, c’est que le service dans l’Église n’est pas quelque chose d’extérieur à la vie chrétienne. Bien au contraire, c’est le mode d’être même du disciple du Christ. J’ai même presque envie de croire qu’on ne devrait pas dire « je sers parce que je suis chrétien », mais plutôt « je suis chrétien du fait que je sers ». En effet, si en vertu du baptême, nous avons été configurés au Christ, toute notre existence devrait refléter cette identification. Le Seigneur est le modèle par excellence du serviteur. Il s’est fait le serviteur du Père en accomplissant constamment sa volonté. Il est aussi le serviteur de l’Homme en s’incarnant et en rédimant l’humanité blessée. Il s’est fait le serviteur des pauvres, des humbles, des malheureux, des exclus en leur prodiguant amour, guérison et bienveillance. Il s’est même fait serviteur de ses ennemis en leur montrant le véritable amour jusqu’au bout, sur la croix.
L’Église est le Corps du Christ. De ce fait, elle a à agir comme son Maître et Seigneur. Comme nous le rappelle l’Écriture, « Ce que chacun de vous a reçu comme don de la grâce, mettez-le au service des autres, en bons gérants de la grâce de Dieu qui est si diverse » (1 P 4, 10). En d’autres termes, tous les dons et charismes en chacun des membres de l’Église sont à mettre au service de la mission de l’Église. D’ailleurs l’expression liturgique (mais pas que) du service dans l’Église est ministère qui signifie substantiellement … service ! Cela doit se faire cependant dans l’humilité et la joie de servir. Nous, l’Église, ne sommes pas à proprement parler des prestataires de service. Nous n’avons ni à en revendiquer le titre et les honneurs (ce serait dénaturer l’idée même de service), ni à récriminer contre autrui ou à en ressentir envie, encore moins de considérer tel ou tel service comme une chasse gardée. La grandeur de notre service ne dépend pas de nos aptitudes ou de nos talents. Toutes les taches, aussi petites soient elles, peuvent nous sanctifier, du moment qu’elles sont accomplies comme un service au Christ dans son Église[1].
Alors, chers amis, disposons notre cœur pour, comme dit la devise scoute complète, « faire de notre mieux pour être toujours prêts à servir ». Car le service est littéralement le modus vivendi du chrétien.
Père Steve
[1] Cf. PAPE FRANÇOIS, Exhortation apostolique Gaudete et exsultate, 19 mars 2018, nn. 6-9.
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