Dans la nouvelle traduction du Missel romain pour les assemblées de langue française, les modifications sont d’inégale importance. Aujourd’hui je traite de celle d’un mot de la profession de foi. La traduction française mettait dans la bouche des fidèles la formule affirmant que le Christ est de même nature que le Père, nous dirons maintenant de Jésus qu’il est consubstantiel au Père.
Dans le texte latin, nous confessons que Jésus Christ est Fils de Dieu, né du Père avant tous les siècles, Dieu né de Dieu… engendré non pas créé, (Génitum, non factum), consubstantiálem Patri…
Bon ! Le Fils est consubstantiel au Père ! Pour comprendre consubstantiel, il nous faut plusieurs substantifs comme les facettes d’une seule réalité : ils ont la même substance, et ils sont un, uniques et indivisibles, tout est commun entre eux et rien ne peut les séparer. J’ajouterai qu’ils ne dépendent l’un de l’autre que par les liens de l’amour, ce qui explique le caractère exceptionnel de leur union et relation.
L’amour et l’amitié peuvent nous aider à comprendre l’importance de cette nouvelle traduction qui nous permet de mieux connaître Dieu.
Dans la vie quotidienne, pour mieux connaître l’autre et en dire quelque chose, l’esprit recherche le mot juste. Quand vous entendez quelqu’un dire en peu de temps qu’il vous aime et aussi qu’il aime le chocolat, vous tenez à savoir si cet amour est différent. Chercher le mot juste est la clef de la conscience de soi et de l’autre, et déploie la relation.
Et cela ne s’arrête pas à la connaissance de Dieu. En effet en découvrant la vraie nature de la relation du Père et du Fils, je vois leur relation avec moi : consubstantiel éclaire ce que Dieu veut pour nous. En prenant notre nature humaine, Jésus consubstantiel au Père nous a révélé l’amour qui l’unit à son Père, et la place que nous avons dans le cœur divin.
Jésus ne dit-il pas : Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. […] Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé (Jean 17, 21-23).
Vous le voyez, l’amour vrai appelle les mots justes.
NB : Notons donc qu’à la messe en portugais célébrée à Notre Dame, nos frères lusophones ont toujours dit : consubstancial.
Joyeusement et humblement vôtre,
Père Hughes
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