Dimanche 26 janvier 2020
3ème dimanche du temps ordinaire – Année A
En ces temps qui sont les derniers, l’Église se trouve devant les aréopages du monde post-moderne où l’évangélisation présente d’énormes difficultés. Certaines sociétés sont en train d’être sécularisées, nous assistons, dans d’autres, à un foisonnement de messianismes et l’émergence de nombreuses sectes religieuses. De surcroît, le développement vertigineux du monde numérique et l’écho retentissant de la globalisation viennent réduire le monde en un petit village où les valeurs et les contre-valeurs se véhiculent en une fraction seconde. Le relativisme et la perte du sens du sacré sont à leur comble. Nous courons le risque d’un effritement des vraies valeurs humaines, morales et chrétiennes. Un grand mal social est dans nos murs et tire notre sonnette d’alarme.
En vue de répondre à cet appel, l’Église doit s’inscrire dans l’ordre d’un nouvel élan missionnaire qui consiste en une véritable conversion pastorale et une authentique pastorale de proximité : “Allez dans le monde entier, proclamez l’Évangile à toute la création” (Marc 16, 15), “Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile” (1 Cor 9, 16). Pour reprendre Redemptoris Missio, il incombe d’engager des groupes de chrétiens qui se réunissent pour la prière, la lecture de la Parole de Dieu, la catéchèse ainsi que le partage des problèmes cruciaux qui vont à l’encontre du respect de la vie et de la dignité de la personne humaine. Nous nous sommes rendus à l’évidence que chaque chrétien a sa quote-part à apporter ; laissant ainsi tomber tout indifférentisme et toute passivité à l’engagement. Comme disciples et missionnaires, nous avons un grand champ à moissonner. Nous avons le devoir et même l’obligation de tenir nos lampes allumées sous le boisseau du monde et donner du goût à ce monde. “Nous sommes le sel de la terre et la lumière du monde” (Mt, 5, 13-14). Le monde dans lequel nous vivons, a besoin du témoignage de l’Église ; il a soif de Dieu. C’est dans cet esprit missionnaire que le Concile Vatican II, notamment dans les constitutions Lumen Gentium, Gaudium et Spes et le décret Ad Gentes, a amplement souligné le rôle et l’importance de la mission de l’Église pour le salut du monde.
Somme toute, nous n’avons rien à craindre en réalité face aux défis du temps présent. Car, le Christ est toujours à l’œuvre dans l’Église par son Esprit saint et nous procure constamment audace, courage ; suscite aussi de diverses manières, zèle et lumière sur les nouveaux chemins de la mission. Sans l’Esprit Saint, l’Église s’embarque à l’aventure d’une campagne vide et sans importance et est vouée sans cesse à l’échec. Laissons-nous donc configurer au Christ par l’Esprit Saint afin d’être de vrais disciples et missionnaires dans l’aujourd’hui de la mission. “Je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps” (Mt, 28, 20), dit Jésus.
Avançons au large !
Père Kedeschmy Desarmes
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