Homélie de Pentecôte

HOMELIE DE LA PENTECOTE A, B, C

Ac 2,1-11 ; 1Co 12, 3-7.12-13 ; Jn 20,19-23

Communauté Portugaise Pontoise – 28 mai 2023

 

Faire les bons choix, c’est essentiel dans la vie. Bien choisir son métier, son mari ou son épouse, répondre à sa vocation c’est décisif pour notre épanouissement et notre bonheur. Mais, tout cela demande qu’au fil des jours nous prenions les bonnes décisions, par exemple, dans notre manière de dépenser notre argent, d’organiser nos loisirs, de suivre une formation, de fréquenter tel ou tel ami, etc. Ce sont tous ces petits choix posés au jour le jour qui orientent petit à petit une vie, façonnent une personnalité, et permettent de faire des choix plus fondamentaux.

Ce qui est vrai pour la vie personnelle est aussi vrai pour notre vie collective en société. Nous voyons bien qu’il y a des enjeux importants dans la manière de réformer l’enseignement, de légiférer sur le mariage ou la fin de vie, de permettre ou non la gestation pour autrui, de privilégier le financement de notre système de santé ou de légiférer l’immigration. Ce sont tous ces choix qui dessinent une certaine manière de vivre en société, qui facilitent ou non le vivre-ensemble, qui tracent ou non un chemin vers des relations vraies et justes. Nous voyons bien que, pour toutes ces décisions, l’enjeu est de savoir si l’homme va être respecté, va grandir humainement et spirituellement, et si, finalement, les forces de vie vont triompher sur les forces de mort.

Qu’est-ce qui va nous aider à faire les bons choix ? Et si nous voulons vraiment être chrétiens, qu’est-ce qui va nous aider, à travers ces choix, à faire la volonté de Dieu ?

Pour répondre à ces questions, je vous propose de regarder dans les évangiles quels choix Jésus a faits. J’en indique quelques-uns :

  • le souci et l’attention qu’il porte aux plus petits, aux plus fragiles et aux marginaux. C’est un choix fondamental chez Jésus ; tellement fondamental, tellement important, qu’il lui arrive de transgresser la loi pour leur porter secours. Pour Jésus, ce choix est plus important que le respect du sabbat.
  • La non violence ; devant le procès injuste qui lui est fait, Jésus n’utilise pas la violence. Mieux, il va jusqu’à pardonner à ses bourreaux. De plus, avec ses disciples – Judas qui le trahit, Pierre qui le renie, les autres qui l‘abandonnent – il leur pardonne aussi et leur ouvre un chemin de réconciliation. Et dans la souffrance, il continue de faire confiance à son Père. Nous voyons bien qu’à travers ces choix, Jésus nous ouvre ainsi un chemin, une espérance, un avenir. Il nous entraîne dans l’élan de sa résurrection.
  • Il n’est pas neutre non plus qu’il choisisse des femmes – qui avaient un statut inférieur dans la société – parmi ses disciples et que ce soient elles qui soient les premières à être témoins de sa résurrection et à être envoyées auprès des apôtres pour témoigner.
  • Et l’on peut regarder aussi comment Jésus, tenté par Satan, ne succombe pas à la tentation. Comment il repousse la tentation de la toute-puissance tout en faisant confiance en son Père.

Mais peut-être qu’en regardant Jésus faire ses choix et poser des actes, nous nous disons qu’aujourd’hui, nous ne sommes pas du tout dans le même contexte, et que nos choix n’ont rien à voir avec les siens. Et il est vrai que, dans l’évangile, on ne nous parle pas du pouvoir     d’achat, de la retraite, de l’utilisation de l’arme nucléaire, des questions de bio-éthique et du dérèglement climatique.

Qu’est-ce qui va donc nous aider à faire les bons choix ? Et, si nous voulons être chrétiens, si nous avons décidé de mettre nos pas dans ceux du Christ, qu’est-ce qui va nous aider à faire la volonté de Dieu ?

L’Esprit Saint nous est donné pour nous aider à vivre à la manière du Christ. A vivre comme Lui, le Fils de Dieu. Que nous soyons filles et fils à la manière du Fils. Non pas en faisant du copier-coller. Mais en faisant preuve de créativité et de responsabilité. L’amour rend imaginatif. C’est cet Esprit d’Amour qui nous est donné pour que nous inventions avec Lui, que nous construisions avec Lui, ce qui est bon pour l’homme.

Dieu veut notre bonheur. Dieu veut pour nous le meilleur. Il nous donne son Esprit pour que nous développions nos capacités, nos potentialités, ces dons et ces talents qu’Il a mis en nous et qui ne demandent qu’à s’épanouir. Que nous les mettions au service du plus grand nombre. Que nous prenions soin les uns et des autres et de notre planète. Et que nous en soyons heureux.

Le grand désir de Dieu est de venir habiter chez nous, de faire chez nous sa demeure, sa maison, j’oserais dire : son tabernacle. Que Dieu se sente chez nous comme chez Lui et que nous soyons heureux de L’accueillir chez nous comme un ami, un frère, une sœur, un père, une mère.

Accueillir Dieu ainsi en nous demande beaucoup de confiance. N’ayons pas peur de Dieu. N’allons pas croire, comme Adam et Eve, que Dieu est jaloux de son pouvoir et qu’Il est là pour nous empêcher de vivre. Faisons-Lui confiance. L’Esprit nous est précisément donné pour que nous grandissions dans la confiance. Dans la confiance en Dieu, dans la confiance en nous-mêmes, dans la confiance dans les autres.

Tous ceux qui ont fait le choix de faire confiance au Dieu de Jésus-Christ et qui ont décidé de vivre de son Esprit témoignent qu’ils ont grandi en humanité et en liberté. Comme le dit Paul dans sa lettre aux Galates : « Voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi ».

Et en conclusion, je ne résiste pas à l’envie de vous donner cette définition : L’Esprit Saint, c’est comme la vaisselle, quand on croit qu’il n’y en a plus, il y en a encore !….

AMEN !

Père Daniel Ducasse

 

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